Le cas de la Belgique

Alexandre Horrach | Directeur général de l'AEIM

 

Nous savons aujourd'hui que l'expatriation au niveau du handicap intellectuel concernerait plus de 6 000 personnes en France. 

Concrètement, ils partent en Belgique parce que le taux d'équipement en France ne semble pas suffisant pour répondre aux besoins d'accueil des personnes. Or en Belgique, il y a un business social où le handicap intellectuel est devenu une source d'enrichissement.

Toutes les structures belges n'ont pas une gestion des personnes catastrophiques, mais il a été démontré, notamment par le travail d'enquête des médias, que des établissements vitrines masquent une réalité très sombre. D'ailleurs, plus de 80 % des structures belges ne font l'objet d'aucun contrôle par  autorité sur la qualité des dispositifs d'accompagnements.

Je suis forcé de dire aujourd'hui que l'expatriation est une triple erreur :

• humaine, car le déracinement de la personne enfreint l'une des première bonne pratique recommandée par l'Agence Nationale de l'Evaluation ;

• politique, car les parents qui ont recours à l'expatriation le font souvent parce qu'ils n'ont pas le choix ;

• économique, car le handicap intellectuel, loin de n'être qu'une charge pour la société, est aussi un élément de création de richesse : une personne en situation de handicap intellectuel fait vivre tout un environnement de professionnels de façon plus ou moins direct. Lorsque la personne est expatriée, il n'y a aucune retombée pour la nation, aucune plus-value pour notre économie. La perte sèche est aujourd'hui estimée à plus de 400 millions d'euros (au bas mot 5 000 emplois directs).